Tombées du ciel : les images achéiropoïètes

On nomme de ce terme d’origine grecque  (αχειροποιητοζ, littéralement « pas fait par la main ») les images qui n’ont pas été exécutées de la main de l’homme, ce qui sous-entend qu’elles sont d’origine surnaturelle et plus précisément divine. Ceci comprend des impressions sur tissu, des peintures, des sculptures et même des efflorescences pariétales. La notion d’image achéiropoïète prend sa source dans l’Antiquité gréco-romaine si l’on considère que certaines statues, comme l’Artémis d’Ephèse ou le Palladion (statue de Pallas Athéna) étaient réputées « tombées du ciel ». La dénomination qui nous occupe, quant à elle, remonte au VIe s. après J.-C. et le concept d’achéiropoïèse joue dès cette époque un rôle éminent dans le monde byzantin. Il est encore important dans le culte orthodoxe, qui a perpétué l’art de l’icône.

Les mandylions

Le mot mandylion nous vient aussi d’un mot grec (μανδηλιον), qui signifie mouchoir. C’est ainsi que que l’on désigne le linge sur lequel aurait été imprégné le visage de Jésus. On pense évidemment au Saint-Suaire de Turin -le linceul qui aurait enveloppé le cadavre du Christ- mais au sens strict le terme de Mandylion est appliqué à une relique analogue, plus ancienne, l’image d’Edesse, dont la légende, sous sa forme la plus connue, remonte au VIe s., ce qui en fait la plus ancienne image achéiropoïète de la Chrétienté.

Abgar, roi d’Edesse (aujourd’hui Urfa, ville de Turquie), tomba gravement malade. Ayant appris les miracles réalisés par Jésus, il envoya en Palestine son serviteur Anania, porteur d’une demande écrite, pour exécuter le portrait du guérisseur et lui ramener afin de lui obtenir la guérison. Le serviteur échoua à peindre le visage du Christ ; celui-ci prit alors un linge et y imprima lui-même son visage. Le serviteur revint auprès de son maître qui fut miraculeusement guéri par la relique.

Celle-ci aurait été transportée à Constantinople au Xe s. et perdue en 1204 lors du saccage de la ville par les Croisés ; réapparue quelques décennies plus tard, elle fut installée par Saint Louis dans la Sainte Chapelle à Paris avant de disparaitre définitivement sous la Révolution. La tradition orthodoxe considère l’image d’Edesse comme la première icône et célèbre sa translation à Constantinople le 16 août.

Radiographie du mandylion de San Bartolomeo de Gênes, in Giardelli 2004

Selon une autre version, la relique est identifiée avec l’icône qui fut donnée au XIVe s. par l’empereur byzantin Jean V Paléologue à un capitaine gênois qui devint doge par la suite. En 1384, elle entre en possession des moines de l’église San Bartolomeo degli Armeni à  Gênes, où elle est vénérée depuis sous le nom de Santo Mandillo, si l’on excepte un bref épisode du XVIe s. durant lequel l’icône fut transportée en France. Peinte sur un panneau de cèdre, elle montre les traces de plusieurs manipulations et transformations ; une plaque en argent doré encadre le visage du Christ et porte en relief dix scènes relatant la légende d’Edesse.

Une icône très semblable est connue sous le nom de Sainte Face de San Silvestro ; datant au moins du XVIe s., elle était conservée dans l’église San Silvestro in Capite à Rome (d’où son nom) avant d’être transférée au palais pontifical, dans la lipsanothèque (salle aux reliques) du Vatican. Le visage du Christ, à la barbe trifide, est entouré d’un cadre-reliquaire en or et argent du XVIIe s.

Une autre légende à peu près contemporaine de celle d’Edesse raconte la découverte par une païenne à Camuliana (en Cappadoce), dans une fontaine, d’un tissu portant le visage du Christ ; l’incroyante se convertit et le tissu provoqua des miracles, suscitant des processions dès le VIe s. La relique aurait été transférée à Constantinople au VI e s. et détruite par la suite, peut-être par les iconoclastes.

Le Saint Suaire de Turin (Santa Sindone)

Le Saint Suaire est un drap de lin d’un peu plus de 4 mètres de long sur un peu plus d’un mètre de large, portant l’impression, de face sur une moitié de la longueur, de dos sur l’autre, d’un homme nu, assez grand, barbu et chevelu, les mains croisés sur le bas-ventre et portant semble-t-il la marque de blessures correspondant à celles qui sont décrites dans les récits de la Passion du Christ. Le tissu est brûlé à divers endroits, principalement à la suite d’un incendie survenu en 1532. L’interprétation est évidemment controversée et l’Eglise catholique elle-même n’a pas toujours défendu l’authenticité de la relique. L’invention de la photographie a permis d’accentuer la lisibilité de l’empreinte, assez peu visible à l’œil nu, tandis que des datations radiocarbone effectuées dans les années 1980 (en parallèle à d’autres analyses scientifiques) ont donné des dates situées entre le milieu du XIIIe et la fin du XIVe s. Les multiples avanies et réparations subies par le tissu ont amené certains à mettre en doute la validité des résultats. Les origines historiques de la relique sont assez floues mais les premières mentions historiques remontent au XIVe s. et la localisent en France, à Lirey dans l’Aube.

Reproduction du Saint Suaire dans l’église Saint-Sulpice à Paris

En 1453 elle tombe dans la possession de la maison de Savoie, qui la conserve à Chambéry avant sa translation en 1578 à Turin, nouvelle capitale du duché de Savoie.  Pour l’abriter, le duc Charles Emmanuel Ier commanda la construction d’une chapelle aux architectes Carlo et Amedeo di Castellamonte, puis Bernardino Quadri et enfin Guarino Guarini, qui dessina le dôme. Située contre l’abside de la cathédrale Saint Jean-Baptiste dont elle est séparée par des escaliers, la chapelle communique avec l’étage noble d’une aile du Palais ducal. L’autel en marbre noir et gris abritant le Saint Suaire a été dessiné entre 1688 et 1694 par Antonio Bertola, ingénieur et mathématicien. Il présente deux façades, l’une vers la Cathédrale, l’autre vers le Palais. Il était décoré de sculptures en bois doré dues à Francisco Borello et Cesare Neurone. Au centre se trouvait l’urne destinée à accueillir la relique. Dans la nuit du 11 au 12 avril 1997 un incendie déclenché lors de travaux endommagea gravement l’autel et le dôme. La restauration de l’autel est en cours.

Coupe du dôme du Saint Suaire de Guarino Guarini, extraite de son ouvrage posthume publié en 1737
Le dôme de Guarini, symbolisant l’ascension du Christ vers la lumière
Escalier reliant la chapelle du Saint Suaire à la Cathédrale
Travaux de restauration de l’autel baroque d’Antonio Bertola dégradé par l’incendie de 1997

Le Saint Suaire est actuellement conservé dans une chapelle du bas-côté gauche de la Cathédrale Saint-Jean Baptiste de Turin, dans un grand coffret lui-même placé dans une grande boîte métallique, abrité derrière une vitre blindée. Cette chapelle jouxte la chapelle du Saint Suaire proprement dite. Le Saint Suaire est la propriété du Vatican, à qui il a été donné par Umberto II de Savoie. Il est exposé au public à des intervalles irréguliers ; la prochaine exhibition est prévue entre le 28 décembre et le 1er janvier prochains, à l’occasion de la 43e rencontre européenne de Taizé qui se tiendra à Turin.

Chapelle de la cathédrale de Turin renfermant le Saint Suaire en 2020

Outre le Saint Suaire et l’image d’Edesse, il existe d’autres impressions miraculeuses : le voile de Manoppello et la tilma (ou ayate) de Notre-Dame de Guadalupe. Le voile de Manoppello, un tissu très fin peut-être fait de byssus (ou « soie marine »), présentant un visage masculin, serait pour certains croyants le linge de Véronique (vera icona : image véritable), ou sudarium, utilisé par cette Sainte Femme pour essuyer le visage du Christ à la 6e station du Chemin de Croix, si l’on en croit l’évangile apocryphe de saint Nicodème. Vénéré à Constantinople puis à Saint Pierre de Rome jusqu’à la reconstruction de la basilique au début du XVIe s., ce tissu aurait été donné dans des circonstances inconnues à un habitant de Manoppello, village des Abruzzes. Passé ensuite en la possession des Capucins, il est exposé depuis le XVIIe s. dans l’église Saint Michel Archange de Manoppello. Au cours du même siècle, un Voile de Véronique aurait été découvert à Memphis en Egypte. Pour d’autres, le voile de Véronique est celui qui est conservé en l’église Saint-Pierre de Rome, dans la loggia du pilier sainte Véronique et dont une des dernières exhibitions publiques, le 6 janvier 1849 –jour de l’Epiphanie- prit un caractère miraculeux ; l’image fut reproduite officiellement par le Vatican en de nombreux exemplaires qui eurent un grand succès et bénéficièrent de dévotions particulières.

Détail du retable de la Passion du Christ (1523) du sculpteur lorrain Liger Richier à Hattonchâtel (Meuse) : sainte Véronique et le linge avec lequel elle vient d’essuyer le visage du Christ

La possession d’un « voile de Véronique » est revendiquée aussi par la cathédrale de Jaen en Espagne (la reliquia del Santo Rostro, qui est en fait une peinture conservée dans un cadre-reliquaire), par l’église Saint-Laurent de Birgu à Malte et par le monastère de la Santa Faz d’Alicante, qui possède sa relique depuis le XVe s. Les défenseurs les plus ardents de ces reliques justifiaient cette multiplicité des voiles portant la Sainte Face par le pliage du linge en plusieurs épaisseurs qui auraient toutes été imprimées. En réalité les images du mandylion de Gênes, de la Sainte Face de San Silvestro, du Santo Rostro de Jaen et de l’église de Birgu sont des peintures qui présentent une certaine similitude. La Santa Faz d’Alicante se distingue par le pleur de l’œil droit. La cathédrale de Laon possède, elle aussi, une reproduction du XIIIe s. du voile de Véronique, sous forme d’icône (l’icône de la Sainte Face). De fait, plusieurs copies du voile de Véronique ont été effectuées, entre autres par le chanoine Pietro Strozzi entre 1616 et 1617 ; elles se trouvent aujourd’hui dispersées à travers l’Europe, malgré une ordonnance papale de destruction des copies d’une relique que le Vatican ne considérait plus à cette époque comme très fiable.

Historiquement, le voile de Véronique, dont la légende s’établit dès le XIe s., apparaît comme la deuxième image acheiropoïète du monde chrétien, cinq siècles après le Mandylion.

La tilma de Guadalupe est un manteau sur lequel se serait imprimé une représentation de la Vierge lors de son apparition à un indien aztèque au Mexique, le 12 décembre 1531. Il est présenté à l’adoration des fidèles dans la nouvelle basilique Nuestra Señora de Guadalupe à Mexico. C’est la première image achéiropoïète du Nouveau Monde. Cette fois ce n’est plus le Christ mais sa mère qui laisse son empreinte matérielle.

Le Mandylion, le voile de Véronique et le Saint Suaire -voire la tilma de Guadalupe- peuvent être considérés par les croyants comme des images authentiques du divin et non comme de simples représentations, de la même manière que l’homme moderne souscrit à la réalité d’une photographie. Mais il est une autre catégorie d’images achéiropoïètes, constituée par des représentations peintes ou sculptées de la divinité et dont l’origine seule leur permet de mériter ce qualificatif. Leur nombre est beaucoup plus nombreux et nous ne citerons que les plus connues.

L’icône de Latran

Dans la chapelle Sancta sanctorum, près de la basilique Saint-Jean de Latran, se trouve une icône arrivée miraculeusement à Rome au VIIIe s., représentant le Christ assis sur un trône. Elle aurait été peinte par saint Luc (patron des peintres) et achevée par des anges. L’image est aujourd’hui presque entièrement illisible. Recouverte en grande partie d’une plaque d’argent ouvragée, elle est exhibée sur un autel. On accède  à la chapelle par la Scala Santa, ou escalier de Pilate, qui serait l’escalier gravi par le Christ lors de son procès et qui aurait été ramené miraculeusement à Rome au IVe s.

L’icône de la Mère de Dieu de Jérusalem

L’icône représentant Marie avec l’enfant Jésus, conservée dans l’église du Sépulcre de la Sainte Vierge à Gethsémani, est vénérée par les chrétiens orthodoxes comme une image achéiropoïète. Il existe également des icônes achéiropoïètes dans les monastères du Mont Athos. La basilique Panagia Acheiropietos de Thessalonique renfermait une icône de la Vierge qui serait descendue du ciel.

Le Volto Santo de Lucques

Dans la cathédrale de Lucques, en Italie, se trouve un crucifix de bois de cèdre attribué à saint Nicodème, un pharisien, compagnon de Joseph d’Arimathie, qui participa à la mise au tombeau de Jésus. Nicodème, qui a entrepris la réalisation de la sculpture sur une injonction divine, aurait obtenu l’aide d’un ange pour la représentation du visage du Christ. Le crucifix, qui contient un reliquaire, aurait été transporté de Jérusalem en Italie au VIIIe s., à la suite de diverses péripéties miraculeuses. Il existe d’autres crucifix achéiropoïètes dans plusieurs villes italiennes.

La Vierge miraculeuse de Saint-Maur-des-Fossés

Dans l’église Saint-Nicolas de Saint-Maur-des-Fossés existe une statue en bois polychrome datée de la fin du XIIe s., qui serait apparue miraculeusement dans l’atelier du sculpteur chargé par le comte de Corbeil de l’exécuter, en guise d’ex voto pour sa guérison.

Les récits analogues sont nombreux ; on peut citer celui de Notre-Dame-des-Flots de Boulogne-sur-mer.

En 633 ou 639, une barque sans voile ni rames, venue de la mer et irradiant une lumière surnaturelle, se dirige vers le port de Boulogne. Pendant ce temps la Vierge Marie apparaît aux fidèles assemblés dans une chapelle sur la falaise et leur demande d’aller chercher la barque qui va accoster et qui contient son image ; elle ajoute que l’image devra être placée dans cette chapelle pour y être vénérée. Se rendant sur le rivage, la foule découvre une statue en bois de la Vierge à l’Enfant à bord de la barque. Installée dans la chapelle –remplacée par une église abbatiale qui deviendra cathédrale- la statue attirera rapidement de nombreux pèlerins, dont des personnages illustres tels Saint Eloi et plusieurs rois de France.

Abîmée pendant les Guerres de Religion, la statue fut brûlée durant la Révolution et seuls deux fragments sont aujourd’hui conservés dans des reliquaires. Il est intéressant de noter que la mer, en tant que matrice d’où émerge le sacré, est présente dans nombre de légendes analogues, comme l’arrivée miraculeuse à Fécamp du tronc de figuier contenant le sang du Christ (http://www.carnetsdepolycarpe.com/des-reliques-christiques-en-normandie-le-precieux-sang-de-fecamp/).

La troisième catégorie d’images achéiropoïètes est constituée par ce qu’on pourrait qualifier d’images « révélées », se formant inopinément sur des supports variés. L’achéiropoïèse n’est plus alors « le miracle de l’incarnation mais l’envahissement de la vision » (Trois Carrés 2011).

L’image de Sierck-les-Bains et les réservoirs argentins : une histoire d’eau ?

Beaucoup plus récente que toutes les images précédentes est l’apparition du visage du Christ, sous la forme d’une tache d’humidité, sur la façade d’un immeuble de Sierck-les-Bains en Lorraine en 1985 (https://www.youtube.com/watch?v=ARGZn6rvRhg). Plus récemment encore, en  2018, une apparition comparable, sur un petit mur de clôture, a été signalée à Thionville, à vingt kilomètres de Sierck-les-Bains.

Une histoire analogue est relatée dans le film de Lucrecia Martel, La Cienaga, sorti en 2011 dans lequel les protagonistes regardent un reportage télévisé sur l’apparition de l’image de la Vierge sur un château d’eau en Argentine. Des répliques exactes de cet évènement se sont produites depuis, en octobre 2016 à General Cabrera dans la province de Cordoba (https://eldoce.tv/curioso/misterio-por-la-aparicion-de-un-virgen-villa-general-cabrera-tanque-agua_26474) et encore plus récemment à Clorinda dans la province de Formosa, où la Vierge de la Médaille miraculeuse a été vue en mars 2020 par les habitants de cette ville frontalière du Paraguay (https://informatesalta.com.ar/contenido/226999/aparecio-la-imagen-de-la-virgen-en-un-tanque-de-agua).

L’apparition sur le réservoir de General Cabrera (source : El Doce)
L’apparition sur le réservoir de Clorinda (source : Informate Salta)

L’Afrique aussi

Plus rare dans le monde musulman, en raison de son rapport particulier à l’image, le phénomène n’y est cependant pas complètement absent même s’il ne présente pas l’aspect de manifestation corporelle de la divinité qui s’attache aux exemples précédents.  On peut citer l’ombre de Hamdallaye, figure d’une silhouette humaine assise qui est apparue en juillet 2015 sur le mur d’une maison au Mali, dans un milieu imprégné d’influences à la fois chrétienne et musulmane (http://news.abamako.com/h/97435.html ; https://www.diasporaction.fr/hamdallaye-l-ombre-d-un-homme-projete-sur-son-mur-suscite-la-curiosite/). Toujours au Mali, à Goundam, c’est un arbre dont les racines formaient en 2017 les caractères en relief de la phrase « Allahou Mahamadoun Assamadou » (http://bamada.net/miracle-a-goundam-decouverte-dun-arbre-sacre-dont-les-racines-forment-allahou-mahamadoun-assamadou).

Ombre de Hamdallaye, dessin d’après photo

La paréidolie, du Paléolithique à eBay

On atteint ici la limite du concept d’image achéiropoïète pour se rapprocher de celui de ludus naturae, illustré par les nuages, les rochers et les végétaux zoomorphes ou anthropomorphes aussi bien que par les « pierres figures », qui passaient chez les premiers archéologues -y compris le père français de la Préhistoire, Jacques Boucher de Perthes- pour des œuvres d’art primitives, y voyant le témoignage d’une sélection délibérée par les Préhistoriques ; car c’est bien l’interprétation du spectateur qui va créer une image signifiante. Ce phénomène d’illusion est connu en psychologie sous le nom de paréidolie ; Wikipédia cite comme exemple une tranche de pain grillée sur lequel s’était formé en 1994 un visage féminin, toast vendu dix ans plus tard sur eBay pour 28.000 $ comme une image de la Vierge Marie (http://news.bbc.co.uk/2/hi/americas/4034787.stm). L’histoire s’est déroulée aux Etats-Unis, ce qui ne surprendra personne.

Pierre-figure de la collection de l’archéologue béthunois Isaïe Dharvent, reproduite dans un article d’Adrien Thieullen publié en 1909 (source : http://www.gallica.bnf.fr)

Les animaux artistes, de Lolo à YouTube

Si l’on prend le terme d’achéiropoïète au pied de la lettre, on pourrait aussi y associer certaines installations ou performances d’artistes contemporains usant de processus naturels, voire des canulars tels que le fameux tableau « Et le soleil s’endormit sur l’Adriatique », peint en 1910 par l’âne Lolo, alias Joachim-Raphaël Boronali (une blague imaginée par l’écrivain Roland Dorgelès), ou encore les expériences éthologiques comme les tableaux peints par Congo, le chimpanzé de Desmond Morris (œuvres toujours très cotées) ; YouTube a depuis, évidemment, suscité toute une prolifération sur le Net de chiens, de chats ou de chevaux au tempérament artistique, pour la plus grande gloire de leur maître.

Pour en savoir plus :

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