Cette expression à consonance dadaïste a été choisie par André Chabot et Anne Chabot-Fuard pour désigner la fondation qu’ils ont créée afin de sauvegarder le patrimoine funéraire par l’image et de donner ainsi « un futur à notre passé ». Le siège de La Mémoire Nécropolitaine est situé 25 rue Saulnier à Paris, dans le IXe arrondissement.
André Chabot, spécialiste de l’art funéraire
L’association LMN revendique un fonds iconographique riche de plus de 250.000 clichés, constitué essentiellement à partir des archives photographiques d’André Chabot, qui se décrit comme un « ethnographe des cimetières » ; cette photothèque est enrichie de contributions provenant de diverses parties du monde.
André Chabot a publié de nombreux ouvrages thématiques sur les monuments funéraires à partir de ses photos en noir et blanc : Que le masque tombe en 2008 (édition Musée international du Carnaval et du Masque, 84 pages, 50 photos), Pied à terre d’éternité en 2011 (édition Galerie Koma, Mons, 160 pages, 135 photos, sur les tombes monumentales), Érotique du cimetière en 2012 (édition La Musardine –une librairie érotique située… près du Père-Lachaise- 256 pages et 300 photos sur le thème de la sculpture féminine), Maudite soit la guerre en 2018 (édition Husson, 94 pages et 106 photos, sur les tombes de combattants), Têtes de lits en 2018 (édition Galerie Koma, Mons, 175 pages, 155 photos, sur les gisants), etc. Certains de ces thèmes sont repris par les diaporamas présentés sur le site de l’association (couples, enfants, anges, érotique, célébrités, mort, musiciens,…). André Chabot est également l’auteur d’un Dictionnaire illustré de la symbolique funéraire, ouvrage de 624 pages, co-édité par La Mémoire Nécropolitaine et par les éditions de la Mémoire. Outre ces ouvrages, le site Internet de la Mémoire Nécropolitaine propose à la vente une série de clichés pris dans différents cimetières en France et à l’étranger : Gênes, Barcelone, Zagreb, Florence, Sao Paulo, Moscou, Bordeaux, San Francisco, Buenos Aires, Leipzig, Copenhague, Londres, etc.
La chapelle de la Mémoire Nécropolitaine
André Chabot ne se contente pas de photographier les monuments funéraires ni d’exposer et publier ses cliché ; c’est également un artiste plasticien qui conçoit des monuments funéraires et crée des installations sur ce thème. La plus spectaculaire est sans doute la chapelle de la Mémoire Nécropolitaine dans le cimetière du Père-Lachaise. A l’origine, ce monument, daté de 1850, avait été édifié pour recueillir la dépouille d’Anna Margerita Kutsch, une autrichienne apparentée au créateur viennois de la règle à échelles portant le nom de son inventeur. Abandonné pendant plusieurs années, l’édifice a été racheté par André Chabot en 2012 et entièrement rénové pour lui servir de future sépulture et d’actuelle enseigne publicitaire ; un QR code astucieusement placé sur le pilier droit de l’entrée permet d’accéder au site Internet de la fondation. La façade est sobre, de style classique, à fronton triangulaire orné d’un bas-relief représentant un pélican nourrissant ses petits, symbole du sacrifice christique dans la religion chrétienne. Au-dessus de l’entrée, barrée d’une grille métallique montant à mi-hauteur, est gravée l’inscription « La mémoire nécropolitaine ». A l’intérieur de l’édicule, juste une sculpture en pierre noire en forme d’appareil photo, posée sur un autel en pierre blanche, constitué lui-même par un gros livre reposant à plat sur deux cercueils dressés, symboles explicites de l’œuvre d’André Chabot.
